Développement : vous avez
dit «durable»?
Le Tiers monde doit se développer. Il le faut pour que la croissance de la population se ralentisse. C'est une nécessité. La contrainte démographique doit à tout prix s'alléger, même si le facteur population n'est pas seul responsable du mal- développement.
La transition démographique, qui est le passage d'un équilibre de mortalité et natalité élevées à un équilibre de mortalité et natalité faibles, est en cours, un peu partout. Pour que la transition démographique se produise ou s'accélère là où elle est déjà un cours, il importe qu'il y ait développement. Une meilleure santé des mères et des enfants est, par exemple, un facteur de réduction de la fécondité. En effet, lorsque la survie des enfants augmente, leur nombre tend à diminuer. Une meilleure santé des mères passe aussi par un plus grand espacement des naissances, ce qui tend également à limiter la taille des familles. Les centres de santé sont, enfin, un lieu d'information sur la planification familiale.
Sans développement, l'espoir de voir les pays du Tiers monde échapper au cercle vicieux de la pauvreté n'est guère permis. Mais de quel développement peut-il s'agir ? Si chaque habitant ders pays pauvres se mettait à vivre comme nous, la planète n'y survivrait pas.
Il ne fait aucun doute que l'aspiration au modèle occidental de production et de consommation est très forte dans les pays en développement. Or, tout le monde, en convient : la généralisation du modèle de consommation occidental à l'ensemble de la planète serait suicidaire pour tous. Il est donc indispensable d'innover pour définir un nouveau modèle de développement compatible avec le maintien à long terme, de la planète dans des conditions écologiques acceptables. Définir un autre modèle de développement est un des défis d’aujourd'hui.
Ce modèle de développement ne saurait être une référence seulement pour les autres. Nous devons nous livrer à notre auto-critique : il est impensable de prétendre offrir aux pays du Tiers monde un modèle différent du nôtre, tout en cherchant à tout prix à préserver notre modèle actuel pour nous. S'il y a une seule terre et un seul avenir - ce dont il est aujourd'hui difficile de douter - le modèle doit être commun. Par « commun », nous entendons respectueux de l'environnement d'une manière équivalente. Il ne s'agit pas de définir un modèle unique que l'on chercherait à imposer de manière plus ou moins autoritaire. Il s'agit d'un modèle commun, intégrant une relation différente avec la nature, un modèle que l'on conjuguerait en fonction du contexte local, les contraintes environnementales n'étant pas partout les mêmes. Une de nos tâches est peut-être de favoriser son émergence.
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